La place du secteur de l’accueil petite enfance est cruciale dans le développement des jeunes enfants et l’accompagnement à la parentalité. Or il connaît aujourd’hui une crise de l’emploi : crise des vocations avec une difficulté à recruter, tension dans les conditions précaires de l’emploi de ceux qui travaillent dans cette branche dans les métiers d’Éducateur de Jeunes Enfants (EJE) ou auxiliaire de puériculture. Les tensions sur les ressources humaines impactent les professionnels, les structures d’accueil, mais aussi les familles.
Un besoin d’accueil croissant dans le secteur des crèches !
Le nombre de naissances est élevé en France et les familles de plus en plus nombreuses recherchent une solution d’accueil pour leur enfant le plus tôt possible. Crèches collectives, micro-crèches, assistantes maternelles : les chapitres de mode de garde sont divers, mais l’offre reste insuffisante face à la demande.
La promesse des pouvoirs publics de créer 200 000 nouvelles places d’ici 2030 (Plan Ambition Enfance Égalité) renforce l’urgence de recruter et former des professionnels qualifiés, sans s’attaquer aux causes de fond de la crise.
Des métiers en forte tension :
Les EJE et auxiliaires de puériculture sont au cœur de l’accompagnement quotidien des enfants en crèche. Pourtant, ces métiers souffrent d’une désaffection croissante, liée à plusieurs facteurs :
- Des salaires peu attractifs, malgré un haut niveau de responsabilité.
- Des conditions de travail exigeantes (bruit, rythme soutenu, responsabilités physiques et émotionnelles).
- Un manque de reconnaissance, malgré l’importance éducative de leur rôle.
- Des opportunités d’évolution limitées, qui freinent la fidélisation.
Les structures peinent à recruter et à garder leurs équipes, ce qui engendre un taux de rotation élevé, une charge supplémentaire pour les professionnels en poste, et parfois une baisse de qualité dans l’accompagnement.
Des conséquences sur le terrain pour l’accueil des jeunes enfants et pour les parents !
- La carence de personnel conduit à des fermetures temporaires à la fois de sections, voire de structures, parce qu’il n’existe pas de personnel qualifié. Cette situation a des conséquences très impactantes pour les familles, dans l’incapacité de concilier leur vie familiale et professionnelle.
- Les équipes, en sous-effectif, connaissent du stress, un climat de travail détérioré et des risques d’épuisement professionnel. La situation devient un cercle vicieux, où les départs ne peuvent se faire dans des délais raisonnables.
- Des voies pour sortir de cette impasse
- Face à cette situation, trois leviers doivent être actionnés :
- Revaloriser les salaires et les conditions de travail pour aider à une attractivité des métiers.
- Renforcer la formation initiale ou continue. Développer l’accès aux diplômes par la VAE.
- Promouvoir les compétences relationnelles, éducatives et émotionnelles de ces professionnels, trop souvent invisibilisées.
- Promouvoir l’évolution professionnelle, notamment pour les EJE, qui veulent accéder à des missions de direction ou de coordination.
En conclusion
Les professions de la petite enfance sont au cœur de la construction des bases du développement de l’enfant et du soutien aux familles. Compte tenu des besoins croissants du secteur, il est urgent de concilier attractivité et qualité de vie au travail pour donner à ces professionnels la place qui leur revient enfin.
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